En février 2021, la Haute Autorité de Santé et le gouvernement précisent les actes de télésoin en pharmacie pouvant être réalisés à distance dans le cadre général de la TéléSanté.
Elle distingue les actes médicaux (la Télémédecine) et les soins à distance (le Télésoin) :
« Le télésoin est une forme de pratique de soins à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Il met en relation un patient avec un ou plusieurs pharmaciens… »
Le télésoin pour les pharmaciens permet de prendre en charge des patients à distance. Il vient compléter la télémédecine, qui est réservée aux professionnels médicaux (chirurgiens-dentistes, médecins, sages-femmes).
Contrairement aux actes de télémédecine (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance médicale, téléassistance médicale, réponse médicale apportée par la régulation médicale) les actes de télésoin ne sont pas définis par la loi.
Les actes de télésoin autorisés aux pharmaciens d’officine dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire face à l’épidémie de Covid-19 sont :
Des actions d’accompagnement :
Des bilans partagés de médication.
Les conditions de réalisation suivantes doivent être respectées
Pendant l’épidémie de Covid-19, les pharmaciens ont été autorisés de façon dérogatoire à pratiquer le télésoin, certains actes ont été remboursés.
Lors de discussion sur les télésoins avec la HAS, le Collège de la pharmacie d’officine et hospitalière et l’ordre des pharmaciens, voilà ce qu’il a été rapporté :
De plus, les activités récurrentes d’accompagnement du patient peuvent être réalisées en télésoin. Ainsi, le télésoin est adapté à l’entretien pharmaceutique, au bilan partagé de médication, à l’accompagnement de pathologies chroniques (entretiens tabagiques, asthmatique, antivitamines K, diététique, sur l’obésité, BPCO, diabète, etc.) et à l’éducation à la santé.
D’ailleurs, le télésoin devrait également faciliter la transition hôpital-ville en permettant d’organiser la continuité des activités initiées à l’hôpital : Comme des entretiens ciblés en ville, en présence du pharmacien hospitalier. Cette coordination entre pharmaciens hospitaliers et pharmaciens de ville pose la question de la télé-expertise entre professionnels qui n’est pas prévue par les textes.
Les activités d’éducation thérapeutique, les activités de suivi de soins se développent dans les pharmacies à l’initiative des pharmaciens (pour les patients éligibles) et consentants et/ou via la mise en place de protocoles d’exercice coordonnée avec les maisons de santé pluriprofessionnelles.
Ces activités de télésoin sont particulièrement adaptées en cas de traitements lourds (chimiothérapie orale) où les patients peuvent rencontrer des difficultés pour se déplacer.
L’acte pharmaceutique serait en cours de redéfinition avec la DGS. La nouvelle définition pourrait introduire de nouveaux soins à inclure dans le télésoin : Par exemple le conseil pharmaceutique en dehors de la dispensation du médicament, qui n’apparaît pas actuellement au Code de la santé publique (conseils au patient, notamment sur médicaments d’automédication ; réorientation vers un médecin, etc.)
A contrario, sur la question de ce qui ne pourrait pas être assurer par les télésoins :
De plus, afin d’assurer la qualité et la sécurité du télésoin en pharmacie, il convient de définir les conditions dans lesquelles les actes sont réalisés (qualification ordinale requise pour certaines activités). Comme en présentiel, le télésoin doit respecter le secret professionnel. L’accès au dossier médical partagé est indispensable pour tracer les activités de télésoin.
L’usage du téléphone n’est toutefois pas adapté au télésoin qui doit s’appuyer sur un moyen de vidéotransmission pour permettre l’authentification du patient et une bonne communication.
Source : La Haute autorité de santé